Si on consomme plus de calories qu’on n’en dépense, on prend du poids. Cela paraît si simple. Et pourtant, vous avez pris du poids sans réelles raisons. Savez-vous que la prise de poids n’e sont n’est pas à prendre à la légère et peuvent cacher un véritable problème de santé. Maladies, causes, préventions… Nos experts de laprevention.fr vous aident à y voir un peu plus clair pour vous réconforter avec votre balance et votre équilibre corporel.
Ces pathologies qui influencent la prise de poids
Certaines maladies métaboliques, troubles hormonaux, psychiques ou pathologies viennent ralentir votre métabolisme et par conséquent, provoquent une prise de poids.
Quand le métabolisme est mis à rude épreuve
L’obésité peut provoquer des diabètes de type 2. Mais, un surpoids peut aussi être le signe d’un syndrome métabolique, comme le prédiabète. Il se caractérise souvent par un tour de taille important au niveau de l’abdomen, une hypertension artérielle, une résistance aux effets de l’insuline et des taux de cholestérol anormaux. Heureusement, cette pathologie est réversible à condition de suivre un régime adapté à faible indice glycémique associé à une activité physique.
Autre trouble plus rare : le syndrome de Cushing. En lien avec une hypersécrétion des glandes surrénales de cortisol, il affecte plutôt les femmes entre 20 et 40 ans. La prise de poids est localisée sur la partie haute du corps, au niveau du tronc, du cou et du visage. Elle se manifeste aussi par d’autres troubles artériels ou psychiques, du diabète et de l’ostéoporose.
Thyroïde : et si c’était un trouble endocrinien ?
Les troubles de la thyroïde sont une cause de variation de poids. Alors que l’hyperthyroïdie déclenche un amaigrissement, l’hypothyroïdie s’accompagne d’une prise de poids soudaine. Tout se passe dans la thyroïde – indiquée par le taux de TSH dans la prise de sang – qui ne joue plus son rôle de régulateur central du métabolisme. Même si le trouble est asymptomatique, on est généralement plus fatigué et moins enclin à faire du sport.
Déséquilibres hormonaux : les hormones font du yoyo
Le duo oestrogène-progestérone rythme les cycles féminins et influence la production de graisse et la rétention d’eau. Un léger déséquilibre amène à une prise de poids. Trop d’oestrogène stocke la graisse sur le bas du corps, trop de progestérone la fixe au niveau de l’abdomen. Tout au long de sa vie, une femme est confrontée à des déséquilibres hormonaux : puberté, grossesse, ovulation, ménopause (jusqu’à 4 à 5 kilos supplémentaires !)…
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)est un trouble qui s’accompagne d’une prise de poids excessive et constante localisée au niveau de l’abdomen. Il est aussi associé à une hyperpilosité, un trouble des règles, des troubles de la fertilité et/ou de multiples kystes ovariens. Un traitement hormonal et un rééquilibrage alimentaire sont nécessaires.
La rétention d’eau… et les maladies du rein et du coeur
Souvent visibles sur le visage, autour des yeux et des chevilles, la rétention d’eau est aussi l’une des causes de prise de poids jusqu’à 5 kilos ! Elle peut être liée à un dysfonctionnement des reins, du cœur ou des vaisseaux et nécessite une consultation médicale.
Dépression, stress, anxiété… Attention à la prise de poids !
Les maladies psychiques et de dépendance s’accompagnent souvent de changements de poids.
- Le stress, l’angoisse, la déprime et la dépression sont des facteurs importants d’obésité. Ces états influencent le taux de cortisol qui participe à la bonne répartition des graisses dans l’organisme. Le corps, ayant besoin d’un apport suffisant en énergie, transforme les graisses en sucre. Ceci se traduit par une prise de poids au niveau abdominal associé au développement de troubles comme les maladies cardiovasculaires.
- Les troubles bipolaires sont un trouble de l’humeur oscillant entre périodes maniaques et dépressives, des phases d’anorexie ou de boulimie. Les traitements peuvent amener à une prise de poids.
Les tumeurs, des provocateurs à surveiller !
Une prise de poids rapide et inexpliquée peut aussi s’expliquer par la présence d’une tumeur ou d’un kyste :
- des ovaires, de l’endomètre et du sein (post-ménopause) chez la femme. Le fibrome utérin bénin est même souvent confondu avec un état de grossesse.
- de la prostate chez l’homme
- du colon, rectum, du pancréas ou cerveau
- et produisant des hormones, comme celle de l’hypophyse, de l’hypothalamus, des glandes surrénales…
Les intolérances alimentaires plus fréquentes qu’il n’y paraît
En plus de troubles digestifs, l’intolérance alimentaire au lactose ou au gluten peut favoriser une prise de poids en lien avec une inflammation chronique de l’intestin déclenchant la libération de certaines hormones ou une rétention d’eau.
Les troubles du sommeil : attention au dodo !
Mal dormir peut faire grossir. Encore une fois, c’est de la faute des hormones (hormones de l’appétit, de la satiété…) chamboulées par le manque de sommeil. Selon des chercheurs américains, un sommeil amputé d’1h20 conduit à avaler 549 calories en plus le lendemain. C’est le cas :
- des troubles du sommeil chroniques : insomnies, réveils nocturnes…
- d’un mauvais rythme du sommeil : couchers tardifs…
- de l’apnée du sommeil qui touche un homme sur quatre et une femme sur dix.
Santé, environnement et poids : une relation compliquée !
Prendre du poids n’est pas lié qu’à une prise de graisse. Microbiote, génétique, traitements en cours, sédentarité… La relation entre kilos en trop et santé est plus complexe qu’il n’y paraît.
La faute de notre microbiote ?
Le microbiote, c’est la flore intestinale. Elle est composée de plusieurs milliers de bactéries qui font leur travail de régulateur de poids, d’immunité… Si cette microbiote est déréglée (infection, stress, intolérance alimentaires, prise de médicaments…), les bactéries ne travaillent plus correctement. Ainsi, nous ne sommes pas égaux : l’état de notre microbiote nous prédispose à prendre plus ou moins de poids. Il est possible de restaurer les propriétés du microbiote et rééquilibrer l’écosystème intestinal par la prise de probiotiques (yaourts, miso, choucroute…).
Prise de poids : une cause génétique ?
C’est rare, mais certaines maladies génétiques comme le syndrome de Prader-Willi ou la trisomie 21, peuvent favoriser l’excès de poids. Certaines études montrent que des évènements précoces in utero ou dans les premiers mois de vie (accouchement par césarienne, stress de la maman…) peuvent influencer le microbiote d’un enfant et favoriser ainsi sa prise de poids. D’autres facteurs (obésité des parents…) peuvent aussi conduire à des excès de poids au cours de la vie.
Environnement sous influence
La prise de poids a de multiples causes qui sont souvent liés à l’environnement de chacun, comme :
- Les épreuves de la vie (agressions, décès d’un proche, divorce, licenciement…)
- Un changement d’habitude (arrêt du tabac)
- La sédentarité, qui favorise l’apparition de la graisse viscérale
- Les troubles alimentaires avec des restrictions alimentaires répétées
- Le rythme de vie : coucher tardif, travail de nuit…
Le vieillissement entraîne aussi une baisse de la dépense énergétique, une perte de la masse musculaire et une augmentation de la masse grasse.
L’impact des médicaments sur les kilos en trop
Le traitement médicamenteux de certaines pathologies peut agir directement sur la prise de poids. C’est le cas de :
- la pilule contraceptive
- les corticoïdes prescrits à forte dose sur une longue période
- les neuroleptiques, les antidépresseurs et les anxiolytiques
- certains antihistaminiques
- les antidiabétiques
- l’antibiothérapie répétée chez le nouveau-né
- les bêtabloquants…
En cas de prise de poids excessive, parlez-en à votre médecin.
Prise de poids excessive : soigner et reconnaître les signes précurseurs
La prise de poids peut vous alerter sur votre état de santé général. Quand s’inquiéter, qui consulter, que faire ?
Quand s’inquiéter d’une prise de poids ?
Si vous êtes un adulte en bonne santé et que vous grossissez soudainement, drastiquement, involontairement et sans raison apparente, il est conseillé de consulter un médecin afin de déterminer les causes de la prise de poids. C’est lui qui vous orientera vers un spécialiste associé à votre pathologie (diabétologue, endocrinien, gynécologue, diététicien…).
Comment évaluer et gérer la prise de poids ?
Pour connaître la cause de cette prise de poids, votre médecin procédera à :
- Un examen clinique : une pesée, un calcul de votre Indice de Masse Corporelle (IMC) pour savoir si vous êtes en surpoids ou en obésité.
- Une prise de sang : taux de lipides, des hormones de la thyroïde et de l’hypophyse, des enzymes hépatiques, des paramètres rénaux…
- Les examens complémentaires, si nécessaire : scanner, IRM, échographie…
Perdre du poids : l’importance de l’approche multidisciplinaire
La prise de poids n’est pas qu’une affaire de calories. C’est pourquoi il est important de se faire accompagner par un ou plusieurs professionnels de santé en fonction de ses besoins : médecin traitant, spécialistes, gynécologue, diététicien, psychologue…
7 conseils préventifs pour maintenir un poids équilibré
#1 Ne pas grignoter entre les repas et bien mâcher les aliments pour favoriser la satiété.
#2 Ne pas sauter de repas et ne pas faire de régime restrictif pour éviter l’effet yoyo.
#3 Éviter les produits allégés en graisses et en sucres qui contiennent des additifs perturbant le microbiote.
#4 Fuire les produits ultra transformés pouvant contenir des perturbateurs endocriniens (bisphénol A, phtalates, parabens, pesticides, acide perfluorooctanoïque…. On les trouve aussi dans la peinture, la colle, les aérosols, certaines poêles antiadhésives, les cosmétiques, vernis à ongles, la laque, le shampooing…
#5 Miser sur une alimentation équilibrée avec des fruits et des légumes, des céréales complètes, des protéines, des produits laitiers…
#6 Gérer le stress avec des techniques de relaxation.
#7 Bouger !