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Décryptage : prévention et effets des substances psychotropes

Les drogues et les médicaments psychotropes ont des effets sur la santé, en particulier au niveau cérébral. Les substances psychoactives sont nombreuses, c’est pourquoi il peut être facile d’en expérimenter à qui le souhaiterait. Certains publics sont de plus en plus exposés aux psychotropes, notamment les jeunes et les travailleurs. C’est pourquoi agir en prévention est une étape clé pour éviter les risques aux conséquences irréversibles. 

Les substances psychotropes – psychoactives, de quoi s’agit-il ? 

Les psychotropes, appelées aussi substances psychoactives, regroupent un ensemble de produits chimiques ayant une action sur le cerveau, en particulier le psychisme. 

Les psychotropes ont une action sur le système nerveux central, la partie du cerveau qui assure des fonctions comme la perception, la mémoire, les pensées, les sensations, les mouvements ou encore la parole. Ils modifient l’état de conscience, l’état psychologique ainsi que le comportement de l’individu qui en consomme. Les substances psychoactives sont réparties en deux grands groupes : les drogues et les médicaments psychotropes, auxquels il faut ajouter l’alcool et le tabac plus souvent compris dans la catégorie des drogues. 

Les drogues, nommées aussi psychodysleptiques, sont des substances qui agissent sur le comportement, pouvant entraîner une dépendance physique et/ou psychique. Le cannabis, la cocaïne, l’alcool ou encore le tabac sont des psychotropes qui altèrent spécifiquement l’activité psychique. 

Les médicaments psychotropes sont, quant à eux, à visée thérapeutique. Ils sont prescrits par un professionnel du secteur médical pour venir en aide à une personne ayant des troubles psychiatriques ou neurologiques, qui présentent un état anxieux ou dépressif ou ayant un sommeil perturbé.

Drogues psychotropes : quelles sont les populations consommatrices ? 

Grâce à ses enquêtes, l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) est parvenu à quantifier le phénomène des comportements d’usage de substances psychoactives. 

L’alcool

Avec ses 47 millions d’expérimentateurs, l’alcool est la substance psychoactive la plus consommée chez les Français âgés entre 11 et 75 ans. L’addiction à l’alcool est un problème de santé publique : en 2019, elle est la première cause d’hospitalisation en France. C’est également la première cause évitable de mortalité avant 30 ans (accidents de la route, cancers, maladies cardiovasculaires et pathologies digestives). 

Par ailleurs, les jeunes sont de plus en plus exposés à l’alcool. En effet, d’après les derniers chiffres obtenus par l’OFDT, 8,4 % des adolescents âgés de 17 ans signalent consommer de l’alcool régulièrement. La majorité d’entre eux sont des garçons, soit 12 % et 4,6 % sont des filles. À l’âge de 17 ans, 44 % des jeunes ont déclaré, en 2017, avoir une alcoolisation ponctuelle importante, soit au moins 5 verres en une seule occasion.  

Le tabac

Le tabac est la seconde substance psychoactive consommée en France. En 2020, plus d’un quart des Français, soit 25,5 %, fumaient quotidiennement. Les jeunes sont particulièrement vulnérables face à la cigarette. À 17 ans, plus de 26 % des jeunes hommes fument tous les jours ainsi que près de 24 % des adolescentes du même âge. 

Concernant la cigarette électronique, en 2021, 34,2 % des élèves de 3ème ont déclaré avoir déjà essayé. 

Pourtant, les risques engendrés par le tabac sont connus par le plus grand nombre. Pour rappel, c’est le premier facteur de risque évitable impliqué dans la survenue de 17 types de cancers. En 2015, la cigarette était responsable de 51,7 % des décès par cancer. Aussi, 20 % de ces tumeurs malignes sont imputables au tabagisme. 

Le cannabis 

Environ 18 millions de Français âgés entre 11 et 75 ans ont expérimenté l’usage du cannabis. Avec ses 850 000 usagers réguliers, le cannabis tient la troisième place sur le podium des substances psychoactives les plus consommées. En 2017, 41,8 % des jeunes hommes âgés de 17 ans ont déclaré avoir déjà essayé le cannabis et 9,7 % ont signalé avoir une consommation régulière. Les adolescentes sont moins nombreuses à avoir expérimenté l’usage de cannabis (36,3%). Plus de 4 % d’entre elles consomment régulièrement du cannabis. 

A savoir : le cannabis agit sur le système nerveux et crée une dépendance. Il peut provoquer des hallucinations. C’est bien en cela que le cannabis est une drogue.

L’héroïne et les opioïdes 

L’héroïne est fabriquée à partir de la morphine, elle-même obtenue de l’opium. Très dangereuse pour la santé, cette drogue a de puissants effets tranquillisants. Destructrice, l’héroïne est l’une des substances psychoactives les plus accoutumantes. Fort heureusement, l’héroïne est un psychotrope dont l’utilisation n’est pas répandue en France. Malgré tout, environ 500 000 Français d’un âge compris entre 11 et 75 ans ont déjà expérimenté l’héroïne. Parmi les jeunes âgés de 17 ans, 0,7 % d’entre eux déclarent avoir déjà essayé l’héroïne. 

Concernant les opioïdes, médicaments essentiellement prescrits pour soulager la douleur, ils ont été prescrits à 180 000 personnes en 2017. Les enjeux de la consommation d’opioïdes en France sont réels, car elle est liée à un mésusage, voire à un usage détourné de ces dérivés d’opium. Pour éviter une crise sanitaire liée au surdosage des médicaments opioïdes en France, comme c’est le cas aux États-Unis, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié un communiqué le 24 mars 2022 afin de prévenir des risques d’une surconsommation. La prescription de ces médicaments psychotropes est mieux encadrée, pour éviter d’avoir systématiquement recours à ce traitement, efficace uniquement sur certains types de douleurs précises. 

La cocaïne

A l’inverse de l’héroïne, la cocaïne, extraite de la feuille de coca, a des propriétés stimulantes et énergisantes. Cette drogue se présente de deux façons : 

  • en poudre ;
  • en cristaux (crack).

Le rapport de l’OFDT révèle que 2,8 % des jeunes âgés de 17 ans ont déjà expérimenté la cocaïne contre 5,6 % des personnes âgées entre 11 et 68 ans. Par ailleurs, les 15-64 ans sont de plus en plus nombreux à consommer du crack et de la cocaïne. Ils sont passés de 12 800 en 2010 à 42 800 en 2019.

La MDMA : l’ecstasy

L’ecstasy se présente sous la forme d’une pilule, qui est souvent consommée dans les milieux festifs. Si ses effets entraînent chez le consommateur une énergie débordante et très stimulante, ils peuvent aussi être dévastateurs. Hallucinogène puissant, l’ecstasy est une drogue dont le commerce et la consommation sont illégaux. Son impact négatif sur la santé n’a pas empêché 5 % des 18 à 64 ans de l’expérimenter ni 2,4 % des adolescents âgés de 17 ans. 

Les NPS : nouveaux produits de synthèse

Les NPS sont des produits fabriqués dans le but de reproduire les effets des psychotropes. Toutefois, ils sont plus dangereux, plus addictifs et plus puissants que les substances psychoactives qu’ils tentent d’imiter. À titre d’exemple, 3,8 % des jeunes âgés de 17 ans pensent avoir déjà pris un NPS alors que 1,3 % des 18-64 ans ont déjà essayé les cannabinoïdes (molécules de synthèse).

Les médicaments psychotropes 

Les médicaments psychotropes sont des médicaments comme les anxiolytiques, les hypnotiques, les antidépresseurs mais également certains antalgiques. Ils sont reconnaissables au pictogramme en triangle (avec niveau 1-2-3 selon le danger de vigilance essentiellement) sur la boîte.

L’enquête OFDT révèle que 21 % de la population française âgée de 15 ans et plus a bénéficié au moins une fois durant l’année 2017, d’un remboursement d’un médicament psychotrope : 15 % pour un anxiolytique, 9 % pour un antidépresseur et 6 % pour un hypnotique. 

Par ailleurs, à 17 ans, 9,6 % des adolescents ont déjà pris des tranquillisants, 7,8 % des somnifères et 3,3 % des antidépresseurs. Ces chiffres sont de 16,4 %, 11,9 % et 7,2 % chez les filles. 

Quelle est la liste des médicaments psychotropes ? 

Les médicaments psychotropes sont classés selon leur pharmacologie, leur dangerosité pour la santé mentale et physique ainsi que leur rôle sur le corps cérébral.

Les médicaments psychotropes sont classés par groupe de famille :

  • Les neuroleptiques : grâce à leur action calmante, ils aident les patients qui souffrent de maladie mentale (psychose) et qui présentent des troubles de la personnalité (schizophrénie par exemple) ;
  • Les anti-dépresseurs : leur rôle est essentiellement de stimuler l’humeur, pour mener la personne à améliorer son bien-être ;
  • Les anxiolytiques : ce sont des tranquillisants qui aident les patients ayant des troubles anxieux ;
  • Les hypnotiques : les somnifères aident la personne à retrouver ou à prolonger le sommeil. 

Il est à rappeler que les médicaments psychotropes présentent de nombreux effets indésirables comme l’accoutumance, la baisse de vigilance, les troubles digestifs, sexuels ou alimentaires. 

Toutefois, ce type de traitement se révèle efficace pour les personnes en souffrance psychologique, mais leur usage doit être strictement encadré par un médecin. Les effets secondaires de ce type de médicaments ne sont pas à négliger notamment par leurs impacts sur la somnolence ou la perte de réflexes qui influent la vie quotidienne (conduite de véhicule, vigilance auprès d’un enfant…) ou le travail. 

Les risques au travail : conduite d’engins, travail sur machine dangereuse, manipulation de produits toxiques, doivent pouvoir être appréciés par le médecin du travail. Il est donc impératif que le médecin traitant qui prescrit le médicament soit informé de l’activité professionnelle de son patient. Tout comme le médecin du travail doit avoir connaissance de ce type de traitement pour les équipes.

La liste des médicaments psychoactifs est définie dans l’arrêté du 22 février 1990 par le ministère de la Santé. 

Prévenir les addictions aux psychotropes : s’adresser aux bonnes personnes

Heureusement, il est possible d’aider les personnes qui développent une addiction aux psychotropes, que ce soit dans la sphère privée ou professionnelle. 

Certains signes doivent alerter, car ils sont témoins d’une accoutumance aux substances psychotropes, comme le besoin de consommer des doses plus importantes, la survenue d’un état de manque ou bien un caractère obsessionnel pour trouver le produit.

Dans la sphère privée

L’entourage proche, familial ou amical, est déterminant pour aider la personne qui a coutume d’utiliser des psychotropes. Il est important de lui apporter une écoute bienveillante et sans jugement afin de l’aider à comprendre les raisons qui la poussent à adopter ce comportement. 

Dans un second temps, il est préférable de se tourner vers des structures qui ont l’habitude de prendre en charge les personnes dépendantes. En France, elles sont nombreuses, notamment pour les jeunes, de plus en plus exposés aux psychotropes. Parmi elles se trouvent :

  • Les ESJ : espaces santé jeunes ;
  • Les MDA : maisons des adolescents ;
  • Les missions locales ;
  • Les points accueil-écoute jeunes.

Il est également possible, à n’importe quel âge, d’être pris en charge dans les services d’addictologie des établissements hospitaliers ou privés. 

D’autre part, deux services d’écoute sont disponibles, dont les appels sont anonymes et gratuits : 

  • Drogues info service : 0 800 23 13 13
  • Écoute cannabis : 0 980 980 940

Les acteurs territoriaux peuvent aussi apporter leur contribution afin de prévenir la dépendance aux substances psychoactives. La MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) coordonne des missions en ce sens et offre son soutien à de nombreuses institutions.

Chez les travailleurs 

En entreprise, la consommation occasionnelle ou régulière d’alcool, de tabac, de cannabis et de médicaments psychotropes est répandue. C’est le constat chiffré par l’OFDT (Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies) :

  • 16,4% des actifs occupés déclarent consommer de l’alcool sur leur lieu de travail, en dehors des repas et pots d’entreprise, bien que le Code du travail interdise l’introduction et la consommation d’alcool sur le lieu de travail (art. R 4228-20).
  • 9,3% des salariés consomment du cannabis au moins 1 fois par mois.

Sur le lieu de travail, voici les signes alerteurs que vous pourrez peut-être repérer : 

  • retards fréquents,
  • absentéisme,
  • modification du comportement,
  • conflits,
  • erreurs voire accidents de travail,
  • somnolence…

Il est important de ne pas stigmatiser la personne mais de l’accompagner pour qu’elle puisse, le cas échéant, être prise en charge par des spécialistes ou des associations, comme :

  • L’ANPAA (Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie)
  • Le CSAPA (Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie) 

Une prévention collective permet d’informer et de sensibiliser les salariés aux risques liés aux psychotropes, comme d’accompagner la révélation d’une situation particulière.

Une bonne nouvelle est à souligner. Les addictions en entreprise sont de mieux en mieux encadrées, notamment grâce aux infirmiers et au médecin du travail. Le rôle de ces professionnels de santé est d’orienter le salarié qui présente une addiction, dès qu’ils repèrent des signes d’accoutumance. La mise en place de campagnes de sensibilisation fait aussi partie de leurs missions. 

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