On parle de plus en plus de qualité de vie au travail (QVT). La QVT dépend d’actions qui améliorent les conditions de travail des salariés, non seulement au niveau des équipements, mais aussi du contenu et de la capacité à s’exprimer et à pouvoir agir sur son travail. Cela induit, pour les entreprises, de nombreux changements. Mais en quoi consiste vraiment la mise en place de la QVT ? Quelles sont les actions qui permettent d’améliorer la qualité de vie au travail ? Nos conseillers Laprevention.fr ont mené l’enquête pour répondre à vos questions.
Qu’appelle-t-on Qualité de vie au travail (QVT) ?
Bien-être et Qualité de vie au travail
Même si elles sont proches, il ne faut pas confondre les notions de bien-être au travail et de qualité de vie au travail (QVT).
L’OMS définit le bien-être au travail comme “un état d’esprit qui se caractérise par une harmonie satisfaisante entre les aptitudes, les besoins et les aspirations du travailleur et de l’autre les contraintes et possibilités du milieu de travail”. C’est finalement très subjectif et correspond davantage à la perception des salariés.
Alors que la QVT désigne l’ensemble des conditions dans lesquelles les salariés travaillent au quotidien. La QVT va être centrée sur le travail : son organisation, ses conditions matérielles, son contenu …
La Qualité de vie au travail est à la charge de l’entreprise
Le rôle de l’employeur est de se soucier de la santé de ses salariés, de favoriser leur implication et leur motivation. La QVT vise un développement de l’efficacité et de la performance des salariés en tenant compte de leur bien-être. Elle peut donc améliorer l’ambiance de travail au niveau des équipes, mais aussi apporter un climat de respect et d’écoute. La QVT, c’est aussi un moyen de prévenir les risques psychosociaux, en amont de signaux de stress, d’épuisement voire de violence au travail.
Quelles démarches pour améliorer la QVT ?
Une bonne qualité de vie au travail permet au personnel d’une entreprise de travailler dans de bonnes conditions et d’éviter des situations telles que l’isolement, le burn-out, le stress, qui peuvent mener à des dépressions et des arrêts de travail.
Si le salarié se sent valorisé, reconnu dans sa fonction ou ses responsabilités, il s’implique davantage et travaille avec plaisir.
A quel moment mettre en place la QVT ?
La qualité de vie au travail est une démarche qui peut être mise en place à plusieurs occasions :
- lors de nouveaux projets organisationnels
- lors de travaux ou transformation physique de l’entreprise
- en cas de dysfonctionnements, pour un meilleur management
- pour diminuer l’absentéisme et donc en prévention des RPS (risques psychosociaux)
- etc.
Objectifs d’une démarche QVT
Selon le contexte de l’entreprise, les enjeux de la Qualité de Vie au Travail peuvent être variés, uniques ou multiples. Parmi eux on note essentiellement
- la prévention des risques psychosociaux (RPS),
- la diminution de l’absentéisme,
- la fidélisation des salariés,
- l’amélioration du bien-être au travail,
- la réduction de la pénibilité.
Le but ultime d’une démarche QVT, centrée sur le travail, est d’améliorer les conditions de travail des salariés et la qualité du travail fourni, et par là-même d’augmenter la satisfaction du salarié comme de l’entreprise.
Comment mettre en place la QVT ?
La première étape pour améliorer la qualité de vie au travail est de recueillir les points de vue des salariés sur les situations de travail problématiques ou les sources de tensions.
Puis, arrive la seconde étape et le fait d’échanger sur ces situations avec l’ensemble des acteurs concernés (les membres du CSE, salariés, direction, managers, médecin du travail, etc.)
Il est donc indispensable :
- de définir les objectifs et les priorités afin de mettre en place une QVT convaincante. Les objectifs peuvent être variés (réduction des conflits, meilleure répartition des charges de travail, favoriser la créativité, etc.), mais doivent répondre aux stratégies de l’organisation, ce qui offre un meilleur soutien de la direction, mais aussi des moyens offerts pour y arriver
- d’associer les personnes clés à chaque étape : il faut pouvoir travailler à plusieurs en créant un groupe de travail ou un comité de pilotage. Plusieurs personnes peuvent alors participer : la direction, les chefs de service ou managers, afin de tisser des liens “humains”, comprendre leurs besoins et viser des objectifs concrets. Mais aussi et surtout les salariés qui peuvent alors parler librement de leurs conditions de travail. Sans oublier d’y associer le CSE (comité social et économique), c’est-à-dire les représentants du personnel, car il ne faut pas oublier que leur rôle est de “promouvoir la santé, la sécurité et l’amélioration des conditions de travail” et “d’assurer une expression collective des salariés”. On peut aussi demander au médecin du travail, l’infirmière, l’assistante sociale, etc.
- d’expérimenter : et oui, après avoir réfléchi, discuté, il est temps de mettre en pratique. Il faut alors mettre en place les actions, outils, formations dont il a été question pour atteindre les objectifs fixés au départ. Cela nécessite souvent une réorganisation.
- d’évaluer ce qui a été mis en place : est-ce que ça fonctionne ? Si oui, on peut alors pérenniser les actions mises en place. Sinon, c’est le moment de faire le bilan par le biais d’une enquête auprès des collaborateurs. Les premières actions peuvent ne pas être justes, il suffit alors de les ajuster ensuite.
Utiliser la pyramide de Maslow peut être utile afin de cerner les différents besoins des salariés et permettre aux responsables ou membres de la direction de mettre en place les bonnes actions pour le bien-être du personnel de l’entreprise.
Motivation et satisfaction au travail, les enjeux clés de la QVT
Manque de motivation et performance
Le manque de motivation au travail des salariés est un élément qui est souvent mis en avant et qui représente donc une source de difficultés au sein d’une entreprise. Et ceci, alors que plus de la moitié des salariés disent apprécier la société où ils travaillent : ils en seraient donc satisfaits.
C’est pourquoi la mise en place de la QVT va constituer un vrai vecteur de performance, si la démarche allie des actions qui agissent à la fois sur la motivation et la satisfaction des salariés. Pourquoi ? parce qu’elle permet de développer un environnement stable sur le long terme tout en améliorant le contenu même du travail.
La démarche de la qualité de vie au travail ne peut pas être faite de façon isolée, c’est-à-dire sans tenir compte des projets de l’entreprise. Au contraire, elle vient alimenter les réflexions, les démarches en cours. Elle permet un renforcement des relations sociales et du dialogue, puisqu’elle inclut tous les membres de l’entreprise : managers, partenaires sociaux, direction, collaborateurs.
Motivation et satisfaction des salariés : les actions d’amélioration
La QVT ne se résume pas au bien-être au travail, ni au confort, même si ces éléments en font partie. La démarche QVT doit agir à la fois sur la mission, qui se doit d’être motivante quel que soit le poste, et sur son environnement qui doit satisfaire la majorité.
L’amélioration de la motivation s’appuie sur des actions sur le contenu du travail à savoir :
- le sens perçu de l’utilité de la mission,
- la mobilisation des compétences,
- l’apprentissage et les possibilités de formations,
- l’accès à l’autonomie et à la responsabilisation, etc…
La satisfaction des salariés passe par des actions sur les éléments périphériques du travail :
- la rémunération et les possibilités d’évolution,
- le bien-être au travail (par l’installation de lieux de détente voire de sport, des espaces culturels…)
- le cadre de vie au travail,
- les relations avec les collègues voire la hiérarchie (par des espaces de regroupement, des temps de teambuilding…)
- la prise en compte de l’équilibre vie personnelle et vie professionnelle (par la mise en place du télétravail, du droit à la déconnexion) , etc…
Trop d’entreprises aujourd’hui, dans la sphère des start-ups par exemple, misent essentiellement sur l’environnement de travail en donnant accès à des équipements sportifs, des lieux de détente, des espaces communs ludiques. Elles en oublient malheureusement parfois la motivation première d’un salarié : prendre plaisir à réaliser une mission pour ce qu’elle est, et non pour son habillage ! “L’habit ne fait pas le moine”…
