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Garder la santé quand on travaille en horaires décalés

En 2021, environ 10,4 millions de salariés et 2,7 millions de non-salariés travaillent en moyenne une fois en horaires atypiques. Sur le long terme, le travail en horaires décalés a des conséquences sur la santé, car le rythme circadien, notre fameuse horloge biologique, est perturbé. Pour prévenir ces risques sanitaires, certaines bonnes pratiques sont recommandées. Tour d’horizon rythmé avec nos conseillers Laprevention.fr

L’impact du rythme biologique sur la santé

Le rythme circadien est notre horloge biologique. Il régit de nombreux processus physiologiques du corps humain et joue donc un rôle primordial sur notre santé.

Rythme circadien : de quoi s’agit-il ?

Le rythme circadien se définit souvent comme l’horloge biologique interne de l’organisme. Le cycle naturel d’un humain est en moyenne de 24 heures, pendant lesquelles s’organisent les rythmes physiologiques, en particulier du sommeil et de l’alimentation. 

Le rythme circadien régit l’alternance lumière-obscurité, l’alternance veille-sommeil et la vie sociale. D’autres rythmes s’articulent autour de l’horloge interne, comme la sécrétion hormonale, le rythme cardiaque et la tension artérielle, la fonction sexuelle, rénale et respiratoire.

Grâce au rythme circadien, nous savons vers quelle heure manger ou dormir. 

Notre rythme circadien est influencé par de nombreux facteurs environnementaux : par exemple, la baisse de la luminosité nous indique qu’il est bientôt l’heure de se coucher, c’est pourquoi nous commençons à ressentir le besoin de dormir.

Dans le cas d’un travailleur en horaires décalés ou en horaires atypiques, son rythme circadien est perturbé. Alors que la nuit l’incite à dormir, il doit rester éveillé, et vice versa avec le jour. Ces modifications ne respectent pas son cycle naturel et peuvent, à terme, impacter sa santé et augmenter les risques de cancer, comme l’indique l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).

La désynchronisation circadienne

Lorsque les rythmes sont réguliers et naturels, on parle de synchronisation circadienne : l’organisme est harmonieusement orchestré. Les rythmes sont interdépendants : la perturbation d’un rythme a un effet domino sur les autres rythmes naturels. Lorsqu’ils se désorganisent, c’est la désynchronisation circadienne.

Chaque personne est confrontée de manière passagère à ce phénomène, lors du changement d’heure annuel par exemple. Les problèmes rencontrés sont alors transitoires et légers. Toutefois, en France, ce sont les travailleurs de nuit ou ceux travaillant en horaires décalés qui sont les plus exposés à ce risque de désynchronisation circadienne. Ces derniers doivent lutter contre leur rythme naturel afin de s’adapter aux horaires atypiques de travail. Et les efforts demandés perturbent l’organisme

A terme, ils entraînent des symptômes comme la baisse de vigilance ou l’altération du sommeil. La désynchronisation circadienne peut considérablement impacter la qualité de vie, mais aussi la santé des travailleurs en horaires décalés. 

Conséquences du travail en horaires décalés sur notre santé

Les conséquences sont classifiées en fonction des preuves scientifiques.

Les méfaits sur la santé

Le Circ (Centre international de recherche sur le cancer) a étudié en 2007 le risque sanitaire engendré par la désynchronisation circadienne. Et les résultats avaient de quoi inquiéter : la perturbation des rythmes induits par le rythme de travail a été classée en cancérigène probable

Par la suite, l’Anses a évalué ces risques selon leur niveau de preuves scientifiques : 

  • Les effets possibles : sur l’accident vasculaire cérébrale ischémique (infarctus cérébral), l’hypertension artérielle et l’élévation anormale du taux de certains lipides dans le sang ;
  • Les effets probables : sur la survenue de cancer (sein, prostate), le surpoids et l’obésité, le diabète de type 2, les maladies coronariennes, les performances cognitives et la santé mentale (irritabilité, anxiété, dépression) ;
  • Les effets avérés : sur le sommeil, la somnolence et l’excès de graisse abdominale (syndrome métabolique).

Quels sont les métiers concernés par les horaires atypiques ?

Le travail en horaires atypiques repose sur le fait de travailler le soir, la nuit, le samedi ou le dimanche. Plus précisément, les horaires atypiques de travail correspondent aux jours et horaires de travail non-conventionnels : horaires décalés dans la journée (tôt le matin, soir, nuit) et dans la semaine (week-end). Le déséquilibre est notable sur les horaires de la semaine, car en décalage avec la lumière du jour. Et pour le week-end car en rupture avec le cycle social de repos hebdomadaire.

En 2021, selon la Dares, 45 % des travailleurs salariés ont travaillé au moins une fois en horaires atypiques. Ce chiffre augmente considérablement chez les non-salariés : il est de 78%. Finalement, un très grand nombre de Français est concerné par les horaires de travail atypiques.

Les domaines professionnels les plus touchés par ce type d’horaires sont : 

  • Les métiers du secteur hospitalier : aide-soignant, infirmier, sage-femme ; 
  • Les métiers du commerce : caissier, vendeur ;
  • Les aides ménagères, les aides à domicile et les agents d’entretien ;
  • Les métiers de la restauration, de l’hôtellerie, du transport et du tourisme ;
  • Les policiers et militaires ;
  • Les agents de gardiennage.

L’impact sur la santé physique

En 2019, la classification du travail de nuit dans la catégorie cancérogène probable pour l’homme a été réaffirmée par le Circ. Les cancers concernés sont les cancers du sein, de la prostate et le cancer colorectal.

Par ailleurs, les femmes semblent plus exposées à ces risques et constituent une population plus vulnérable. En 2018, une étude menée par l’Inserm et publiée dans le journal médical European Journal of Epidemiology montre que le travail de nuit (au moins 3 heures entre minuit et 5h du matin) augmente de 26 % le risque de cancer du sein chez les femmes non ménopausées. Selon les chercheurs, la désynchronisation circadienne perturbe les sécrétions hormonales et pourrait être à l’origine de cette élévation du risque. Les femmes travaillant plus de 2 nuits par semaine pendant plus de 10 ans ont encore plus de risque de développer un cancer du sein.

Le travail atypique peut également perturber le bon déroulement de la grossesse (retard de croissance, risque d’avortement spontané et d’accouchement prématuré). C’est pourquoi les femmes concernées bénéficient d’une protection particulière, comme l’affectation à un poste de jour ou la suspension du contrat de travail le cas échéant, sans perte de salaire.

L’impact sur la vie sociale

Le travail en horaires atypiques impacte les relations sociales du travailleur. Ce dernier peut rencontrer des difficultés pour réaliser des activités de loisir ou profiter de sa famille. Il vit en décalage avec le reste de sa famille ou de ses proches, ce qui peut altérer l’équilibre familial et les relations conjugales, comme les relations sociales (amicales par exemple). La perte de repères est dans ce cas non seulement temporelle mais également sociale. L’impact psychologique n’est pas négligeable.

L’impact sur la sécurité au travail

Le travail en horaire atypique, en particulier le travail de nuit, entraîne souvent une baisse de la vigilance à certains horaires qui diffèrent d’un individu à l’autre. Les travailleurs sont alors plus exposés aux accidents du travail : que ce soit des accidents mécaniques (sur des machines), ou des accidents médicaux (défaillance de l’organisme).

Prévention des risques liés aux horaires décalés

Les employeurs sont responsables de la sécurité de leurs salariés au travail. C’est pourquoi il existe des démarches de prévention. Aussi, un salarié en horaires atypiques ne doit pas hésiter à prendre un rendez-vous avec le médecin du travail. 

L’alimentation

L’INRS conseille aux salariés en horaires atypiques d’éviter de grignoter et de sauter des repas : 3 repas par jour sont indispensables, à horaires réguliers autant que possible. Il faut privilégier un petit-déjeuner copieux et complet, favoriser les protéines (viande, poisson) avant la prise de poste et prendre un repas léger après le travail. Des pauses avec une collation légère sont recommandées. De nuit comme de jour, le cycle des repas devrait rester le même, en « horaires décalés » là aussi.

Le sport

Si possible, la pratique d’une activité physique régulière est à intégrer dans le planning du salarié en horaires atypiques. S’il travaille tôt le matin, il est préférable de faire du sport entre 16h et 18 h. S’il travaille le soir, il vaut mieux faire du sport entre 9h et 11h. Pour les travailleurs de nuit, le moment idéal se situe entre 14h30 et 16h30.

Le sommeil

Pour éviter la dette sommeil, le mieux est de commencer la phase d’endormissement 7 à 8h avant le réveil effectif : 

  • A 20h pour le travailleur matinal ;
  • De 6h à 13h pour le travailleur de nuit.

Par ailleurs, la sieste diurne peut s’avérer très efficace pour récupérer en cas de fatigue. Ceux qui travaillent le matin peuvent faire une sieste entre 14h et 16h, pendant 45 minutes maximum tandis que les travailleurs du soir peuvent en faire une entre 11h et 13h, pendant 30 minutes maximum. Il est nécessaire de mettre un réveil pour éviter de partir dans une nuit et un cycle de sommeil complet. En effet, cela risquerait de « casser » à nouveau le cycle mis en place.

Les relations sociales

Les horaires de travail peuvent être adaptés afin qu’ils interfèrent le moins possible avec la vie familiale et sociale du salarié en horaires atypiques. Le travail de nuit peut permettre de passer du temps avec les enfants en fin d’après-midi par exemple. Malgré tout, pour une vie familiale et sociale moins perturbée, le retour à des horaires de travail classiques est souvent souhaitable.

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