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Reflux gastro-œsophagien : les comprendre pour les éviter

Le reflux gastro-œsophagien ou RGO est une affection fréquente qui peut toucher n’importe qui de façon intermittente. Lorsque les symptômes persistent, les reflux deviennent pathologiques. Découvrez quelles sont les causes du RGO et comment les éviter grâce à tous nos conseils.

Qu’appelle-t-on reflux gastro-œsophagien (RGO) ?

Le RGO est la remontée du contenu de l’estomac vers l’œsophage, dont les mécanismes sont aujourd’hui bien compris.

Qu’est-ce que le RGO ?

Le reflux gastro-œsophagien ou RGO est une maladie chronique entraînant l’apparition de symptômes et/ou de lésions dans l’œsophage. Le contenu gastrique, c’est-à-dire le contenu de l’estomac, avec la bile et l’acide, remonte vers l’œsophage, et parfois jusqu’à la bouche. L’adulte peut souffrir de RGO intermittent, survenant surtout après un repas copieux ou générant de l’acidité, ou de RGO de longue durée. Le reflux gastro-œsophagien peut être très gênant lorsqu’il persiste dans le temps, notamment car il est susceptible de provoquer une inflammation des muqueuses de l’œsophage, nommée œsophagite, qui est une complication du RGO.

Les mécanismes du reflux gastro-œsophagien

La digestion est chimique et mécanique. Elle débute dans la bouche, en broyant la nourriture avec les dents. Les aliments cheminent le long de l’œsophage, un organe creux en forme de tube, pour arriver dans l’estomac. L’œsophage possède un sphincter inférieur, une sorte de clapet permettant aux aliments de ne pas remonter dans le tube. Dans le cas du RGO, au lieu de rester dans l’estomac pour arriver ensuite dans les intestins, le contenu gastrique, très acide, remonte le long du tube œsophagien.

Prévalence du RGO

D’après la Société Nationale Française de Gastro-Entérologie, la SNFGE, 5 à 10 % de la population générale souffrent de RGO au quotidien. Par ailleurs, 30 et 40 % des patients se plaignent de temps à autre de symptômes, comme le pyrosis (voir ci-dessous) et la régurgitation. Dans les pays occidentaux, la prévalence du RGO est en augmentation. Une catégorie de médicaments, les IPP (voir ci-dessous), sont efficaces pour soulager les symptômes dans 70 % des cas.

Quels sont les symptômes du reflux gastro-œsophagien ?

Certains signes sont très évocateurs du RGO, alors que d’autres sont plus insidieux.

Quels sont les signes fréquents du RGO ? 

Parmi les symptômes les plus caractéristiques du RGO, citons les brûlures d’estomac, ou pyrosis en termes médicaux. Les brûlures partent de la région épigastrique et remontent derrière le sternum, au niveau du thorax. 

Les remontées acides sont les seconds symptômes les plus fréquents du RGO. Les aliments et les liquides repartent de l’estomac et arrivent parfois jusqu’à la bouche. Les régurgitations acides surviennent plus volontiers en position penchée vers l’avant et en position allongée. Ce symptôme est très fréquent et dans la plupart des cas, il permet de poser le diagnostic de RGO. 

Les symptômes moins fréquents

D’autres symptômes moins fréquents et plus atypiques peuvent apparaître. Il peut s’agir de troubles digestifs (renvois fréquents, hoquet) ou de dyspepsie (impression de “mal digérer”). L’estomac est parfois douloureux. Le patient peut alors souffrir d’un mal de gorge, d’une voix enrouée, d’une toux ou d’une sensation de boule dans la gorge.

Un RGO chronique non pris en charge peut entraîner d’autres symptômes non évocateurs. Une toux chronique inexpliquée peut survenir : le contenu de l’estomac s’est écoulé dans les poumons, qui cherchent à l’évacuer via la toux et les éternuements. Ce signe est rare.

Des douleurs (brûlures) thoraciques ainsi que des manifestations ORL (laryngite, pharyngite) peuvent aussi survenir. Enfin, des affections bucco-dentaires (gingivite, carie dentaire) sont parfois des symptômes révélateurs d’un RGO.

RGO : causes et facteurs de risque

Les causes du RGO sont mécaniques, mais il existe des facteurs de risque. 

Comment se déclenche le RGO ? 

Les reflux gastro-œsophagiens ont des origines mécaniques liées au système anti-reflux de l’œsophage. Cet organe possède le cardia, un muscle faisant la jonction entre l’œsophage et l’estomac, et l’orifice hiatal. Cet orifice est un passage par lequel passe l’œsophage, relié à l’estomac, à travers le diaphragme. Lorsque ce système anti-reflux présente un défaut, le passage des aliments ne se fait pas correctement, ce qui va provoquer des reflux gastriques.

L’une des conséquences du RGO est l’œsophagite, qui entraîne des lésions inflammatoires sur les muqueuses. Lorsque ces dernières cicatrisent, elles peuvent être responsables d’une sténose (rétrécissement du conduit œsophagien), pouvant mener à des dysphagies (difficultés à avaler). A terme, des cellules gastriques peuvent coloniser l’œsophage et favoriser la survenue d’un cancer.

Facteurs de risque associés au mode de vie

Outre les causes mécaniques du RGO, plusieurs facteurs de risques y sont associés. L’un des principaux est la hernie hiatale. Une partie de l’estomac remonte vers l’œsophage et le thorax à travers l’orifice hiatal. Il existe la hernie hiatale par glissement et la hernie hiatale par roulement. Si certaines hernies hiatales sont congénitales, la plupart d’entre elles sont favorisées par certains facteurs, tout comme pour le RGO : 

  • Le surpoids et l’obésité, qui sont des contraintes mécaniques supplémentaires, favorisant la laxité, la souplesse du diaphragme ;
  • Le tabagisme ;
  • La consommation d’alcool ;
  • Certains aliments ; 
  • L’usage de certaines médicaments, comme la progestérone, les anti-asthmatiques, les médicaments pour soigner les pathologies cardiovasculaires par exemple ;
  • La grossesse, qui entraîne des modifications physiques et anatomiques importantes ; 
  • Des efforts fournis pour tousser ou aller à la selle (constipation chronique).

A noter que pour le tabac et l’alcool, les preuves scientifiques solides sont manquantes. Ce sont deux facteurs pouvant potentiellement aggraver les symptômes. 

Diagnostic : comment détecter le reflux gastro-œsophagien ?

Plusieurs techniques diagnostics existent pour dépister un RGO. L’examen de référence est l’endoscopie et le médecin spécialiste du RGO est le gastro-entérologue.

Les méthodes de diagnostic 

Face à des symptômes typiques du reflux gastro-œsophagien, une prise en charge par le médecin est possible, sans examen complémentaire. Si le diagnostic est incertain ou face à des symptômes moins caractéristiques, plusieurs examens peuvent être prescrits par le médecin spécialiste du RGO, qui est le gastro-entérologue. L’endoscopie digestive haute ou gastroscopie est l’examen de référence en cas de suspicion de RGO. Cette technique d’imagerie consiste à visualiser l’œsophage à l’aide d’un endoscope (tube souple muni d’une très petite lampe).

L’endoscopie digestive haute sert à relever l’éventuelle existence de lésions inflammatoires. Elle est aussi le meilleur examen pour diagnostiquer un ulcère œsophagien, une sténose, une œsophagite, l’œsophage de Barrett et le cancer œsophagien. 

Lorsqu’un patient présente un RGO sévère et chronique, il peut développer ce qu’on appelle un œsophage de Barrett. Les cellules œsophagiennes sont modifiées, faisant de l’organe un terrain propice au développement d’un adénocarcinome (tumeurs cancéreuses d’une muqueuse). Toutefois, cette maladie est très rare.

Un autre examen, en seconde intention, peut être prescrit ; il s’agit de la pH-métrie. Cet examen est indiqué en cas de résultats normaux suite à l’endoscopie, de symptômes atypiques ou en cas de non-réponse au traitement mis en place. La pH-métrie est aussi préconisée avant une intervention chirurgicale. La pH-métrie permet d’enregistrer les variations de pH pendant 48 à 72 heures à l’aide d’une petite capsule fixée à la paroi œsophagienne. Cet examen permet de poser un diagnostic clair, précis et sans ambiguïté : si rien n’est décelé, alors le patient ne souffre pas de RGO. 

L’autre examen pouvant être prescrit sous condition est l’impédancemétrie. Il est réservé aux patients sous traitement, mais dont les symptômes persistent. Cet examen détecte les mouvements de liquides dans l’œsophage, en provenance de l’estomac, et est capable de détecter les reflux acides et peu acides.

Symptômes du RGO : consultez un professionnel

Le reflux gastro-œsophagien paraît plus gênant que grave. Néanmoins, aucun symptôme ne doit être évité. Un RGO qui devient chronique n’est pas sans conséquence pour la santé. Dans de rares cas, des affections œsophagiennes plus graves peuvent se développer. La guérison est alors plus longue et plus difficile. 

En première intention, il est conseillé de consulter son médecin traitant afin d’établir un diagnostic. Ce dernier vous orientera vers un médecin spécialiste du RGO, comme le gastro-entérologue. Ensuite, si le RGO est confirmé, un suivi médical est proposé avec ce spécialiste ainsi que le recours à un diététicien.

Traitement : comment guérir du reflux gastro-œsophagien ?

L’objectif du traitement en cas de RGO est de soulager les symptômes, d’aider à la cicatrisation de la muqueuse en cas de lésions et d’éviter les récidives.

Traitement médicamenteux 

Plusieurs traitements médicamenteux peuvent être proposés en fonction de la situation médicale du patient. En l’absence d’œsophagite mais en cas de symptômes de reflux gastriques, des antiacides et des alginates peuvent s’avérer efficaces. 

En présence de lésions inflammatoires, de symptômes espacés et de sécrétions acides, des anti-H2 sont proposés, bien que ce traitement soit peu à peu délaissé. 

Les IPP, inhibiteurs de la pompe à protons, sont souvent prescrits chez les patients souffrant d’acidité gastrique. Ce sont des molécules diminuant fortement les sécrétions acides. Les IPP sont une solution médicamenteuse très efficace à court terme. L’usage des IPP ne doit pas excéder 12 semaines.

Zoom sur les IPP (Inhibiteurs de la Pompe à Protons)

D’après le réseau français des centres régionaux de pharmacovigilance (RFCRPV), la durée des traitements par IPP excédait les 6 mois chez près de 300 000 Français en 2015. Or, la prise d’IPP sur le long terme expose les patients à des effets secondaires : 

  • Infection à Clostridium difficile ; 
  • Pneumonie ;
  • Colite microscopique ;
  • Fracture osseuse ;
  • Hypomagnésémie ;
  • Carence en vitamine B12 ;
  • Insuffisance rénale chronique.

Des effets indésirables graves peuvent également survenir en cas d’utilisation prolongée des IPP, même si les études scientifiques sont encore limitées : 

  • Infarctus du myocarde ;
  • Cancer gastrique (étude sur le modèle animal) ;
  • Augmentation de la mortalité.

Le respect de la posologie est extrêmement important. Les IPP doivent être prescrits aux doses les plus faibles et sur la durée la moins longue.

Changer quelques habitudes de vie

Si vous souffrez de reflux gastro-œsophagien, quelques habitudes de vie doivent être modifiées afin d’améliorer votre confort. Si vous fumez, il est fortement recommandé d’essayer d’arrêter le tabac, qui a tendance à augmenter l’acidité gastrique. Vous devez éviter de vous allonger après un repas ou de faire une activité qui nécessite de vous pencher vers l’avant, comme du jardinage. Dormez sur le dos, avec la tête surélevée. Si vous souffrez de constipation ou du syndrome de l’intestin irritable, consultez votre médecin traitant ou spécialiste. Pour lutter contre le stress, qui exacerbe les symptômes du RGO, pratiquez une activité relaxante ou une activité physique adaptée.

Nos conseils pour prévenir le reflux gastro-œsophagien

La prévention du RGO passe par des mesures hygiéno-diététiques, l’éviction de certains aliments et la pratique d’une activité physique régulière.

Les mesures hygiéno-diététiques

Les mesures hygiéno-diététiques sont essentielles dans la prise en charge du RGO. Le grignotage, surtout devant un écran, est à proscrire. Il est conseillé de se coucher 3 heures après avoir pris son dîner et de porter des vêtements amples au niveau de la taille. Si possible, fractionnez vos repas pour éviter une digestion lourde.

Côté alimentation, misez sur les fruits et les légumes frais à chaque repas, qui sont des aliments alcalinisants. La consommation de sources d’oméga-3, comme les poissons gras, semblent aider à lutter contre le RGO.

N’hésitez pas à mastiquer plus longtemps, à prendre le temps de manger et veillez à vous hydrater suffisamment. Les biotiques peuvent également vous aider en cas de RGO.

Conseils de nos conseillers Laprevention.fr 

Si vous souffrez de RGO, n’hésitez pas à consulter un professionnel de la nutrition, comme un diététicien, un nutritionniste ou un naturopathe.

Quels aliments éviter en cas de RGO ?

Il semble que la consommation de viande rouge doive être limitée en cas de RGO. Les aliments transformés et les fritures sont également à éviter, car ils exacerbent les symptômes du reflux gastrique. L’absence de gluten semble améliorer l’état de santé des personnes souffrant en plus du syndrome de l’intestin irritable. L’alcool, les pâtisseries, les fromages gras, la charcuterie, la tomate et les oignons crus, les jus d’orange et le vinaigre sont aussi des denrées à éviter si vous faites de l’acidité gastrique. Privilégiez les cuissons à la vapeur, rôties au four, en papillote ou bouillies. 

Conseils de nos conseillers Laprevention.fr 

Chaque personne est plus ou moins sensible à certains aliments. Tenir un cahier pour identifier les aliments qui favorisent les remontées acides peut être une idée pratique pour les éviter, pour une alimentation intuitive.

La gestion du poids

Lutter contre le surpoids et l’obésité et maintenir ainsi son poids de forme permettent d’éviter les reflux ou d’en diminuer les symptômes. Il semblerait qu’une perte de poids de 10 % soit liée à une baisse importante des brûlures d’estomac, des régurgitations et des douleurs thoraciques.

L’exercice et son rôle dans la prévention du RGO

L’activité physique régulière reste un allié de la santé, et cela est vrai aussi en cas de reflux gastriques. La marche après le repas, par exemple, facilite la digestion. En revanche, évitez les efforts physiques intenses après le repas. L’activité physique permet également de renforcer les muscles de la sangle abdominale et de lutter contre le surpoids, et par conséquent contre les RGO.

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